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Le plastique : Grand prédateur des océans

3/15/2018

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Depuis son invention, le plastique fait désormais partie intégrante de notre quotidien. Pratique, durable, léger et abordable, il est une des matières les plus utilisées dans le monde : emballage et contenant, jouet, automobile, paille, etc. C'est plus de 300 millions de tonnes de plastique qui sont produites chaque année, dont plus de la moitié est à usage unique. (1) Près de 10% de ce plastique termine sa vie dans les océans, où il flotte porté par les courants, et s'accumule en grande partie dans les fonds marins, ayant des conséquences très néfastes pour la faune aquatique. (2)

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Ces objets et débris de polymères synthétiques ont des tailles variables pouvant aller de plusieurs centaines de mètres, tel un filet de pêche, à la dimension d'une microbille, que l’on retrouve dans les produits cosmétiques. Des politiques inadéquates par rapport à la gestion des matières résiduelles dans plusieurs villes ou pays font en sorte que beaucoup de déchets urbains/terrestres trouvent leur chemin vers les cours d'eau. On peut mentionner entre autres tous les déchets laissés sur les zones côtières et les plages, les débris et déchets issus des transports maritimes et de l’industrie de la pêche (filet, fil de pêche), et toutes les matières plastiques rejetées directement, ou via le système d'aqueduc, dans les rivières, incluant les microbilles des cosmétiques (souvenons-nous de la saga du flushgate à Montréal en 2015). Encore en 2017, le Québec comptait toujours une centaine de petites municipalités qui déversent encore directement et sans traitement leurs égouts dans le fleuve Saint-Laurent et ses bassins versants. Issue de toutes ces sources, la présence du plastique dans les océans représente désormais jusqu'à 80% de tous les déchets que l'on y retrouve. (3)

La durabilité et la résistance du plastique, qui en faisaient au départ un produit si intéressant pour nos usages, sont désormais des caractéristiques très problématiques lorsque le produit se retrouve dans la nature, en particulier en contact avec la faune. En effet, en plus de contenir des produits chimiques toxiques et de ne pas être biodégradable, le plastique prend selon sa forme entre 400 et 600 ans à se dégrader dans l'eau - la palme revient aux fils et aux filets de pêche, dont le temps de dégradation est de plus de 600 ans. La présence de ces plastiques cause énormément de tort à la faune marine : annuellement, elle est à l’origine de la mort d’un million d’oiseaux, de 100 000 mammifères marins et d’un nombre incalculable de tortues et de poissons. (2)

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À noter que sur terre, la biodégradabilité est beaucoup plus longue, notamment pour le styromousse (1000 ans)

​La première conséquence est que les animaux s’empêtrent ou se blessent, parfois fatalement, dans les sacs en plastique, les emballages et les filets de pêches. Plusieurs restent coincés, ne peuvent plus se nourrir et agonisent pendant plusieurs jours, ou se noient.
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Image © U.S. National Oceanic and Atmospheric Administration
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Peanut, la tortue déformée de Floride

La seconde répercussion est que le plastique s’intègre dans la chaîne alimentaire, puisque les animaux le confondent avec leur nourriture, tels que les poissons, les calmars, les méduses et le krill. Ils ingèrent et s’étouffent en avalant des quantités de débris – sacs de plastiques, briquets, bouteilles, bouchons et autres - ce qui endommage et bloque leur système digestif de façon potentiellement fatale. Les microfragments présents dans la mer causent aussi de graves problèmes. Ceux-ci sont issues de l’action du soleil qui va progressivement photo-dégrader les plus grands débris : le plastique va simplement, sans jamais disparaître, se fractionner en plus petites particules, qui ressemblent énormément à du plancton ou à des œufs de poissons pour les espèces qui s’en nourrissent.

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Chez les oiseaux marins, près de 44% des espèces sont reconnus pour ingérer du plastique. (3) On peut citer l’exemple de l'albatros, un oiseau marin dont plusieurs espèces sont désormais considérées en danger critique. Dans le cas de l’Albatros Laysan, une étude menée sur l’île de Midway a estimé que la moitié des 500 000 nouveaux-nés meurent chaque année après avoir été nourris de plastique flottant dans l’océan que les parents ont confondu pour de la nourriture. Un jeune albatros de seulement quatre mois à même été retrouvé avec 306 pièces de plastiques dans son estomac, dont la plus longue était de 6 pouces. (4)

Cette situation a d’ailleurs fait l’objet d’une série de photographies et du documentaire Albatross par l’artiste Chris Jordan :

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© Chris Jordan, 2009
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© Chris Jordan, 2009

Une autre problématique à prendre en compte est que le plastique ingéré par ces animaux est composé de plusieurs produits chimiques. De plus, de par sa structure, le plastique sous toutes ses formes agit dans l'eau comme un aimant qui attire et retient les composés chimiques comme des polluants organiques (DDT, PCBs), des pesticides et des herbicides. Ces substances s’accumulent ensuite dans les tissus des individus qui les ingèrent, sous toute la chaîne alimentaire, jusqu’à l’humain. Il est estimé qu'environ 300 espèces d'animaux seraient touchées. (2)

Plusieurs pistes de solution s’offrent à ceux et celles qui voudraient diminuer leur impact sur les écosystèmes marins par rapport au plastique. D’abord, il est possible de participer à des corvées de nettoyage de berges et de plages afin que les déchets ne se rendent pas dans les cours d’eau et jusqu'à l’océan. Il est fort probable qu’un organisme de votre arrondissement ou de votre région organise de telles journées au printemps et en automne. L'information devrait être facilement accessible sur le net.

Ensuite, comme une grande source de déchets dans les océans est issus des matériaux et équipements utilisés dans l'industrie de la pêche (filets et fils de pêche), cesser de consommer les poissons et autres animaux aquatiques permet de diminuer son impact sur ces espèces (surtout compte tenu des conséquences environnementales bien documentées de l'industrie de la pêche : prises accessoires, déclin de population, destruction des habitats et des écosystèmes, introduction d'espèces envahissantes, etc. ). 

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Il est également primordial de diminuer à la source sa consommation de plastique sous toutes ses formes. Évidemment, la clé est d’y aller graduellement pour que les nouvelles habitudes restent bien ancrées. Le plus simple reste évidemment de refuser tout plastique à usage unique : paille, emballage, verres, vaisselles et coutelleries jetables des restaurants, etc.!

Acheter en vrac avec ses propres contenants réutilisables, emporter avec vous votre bouteille d’eau, votre thermos réutilisable, vos ustensiles et un plat pour les restes lorsque vous allez au restaurant, cuisiner plus souvent et éviter les produits transformés qui sont trop souvent suremballées, sont quelques-uns des milles-et-un trucs qui peuvent être mis en action. Vous pouvez vous renseigner sur le mouvement Zéro déchet pour davantage d’astuces!

Par Joanie

Sources et quelques lectures complémentaires
  • Documentaire A Plastic Ocean (2015) – Disponible sur Netflix
  • Plastic Oceans Foundation
  • Vos déchets et vous: un guide pour comprendre et agir (Marlène Hutchinson)
  • Objectif zéro déchet : un projet collectif (Marlène Hutchinson)
  • Vidéos : Le déchirant sauvetage d'une tortue avec une paille coincée dans le nez
 
  1. Hopewell, J., Dvorak, R., & Kosior, E. (2009). Plastics recycling: challenges and opportunities. Philosophical Transactions of the Royal Society B: Biological Sciences, 364(1526), 2115-2126.
  2. de Pompignan, N., & Albanel, C. (2014). Océan alerte rouge: chroniques d'un désastre annoncé. Editions L'Harmattan.
  3. Moore, C. J. (2008). Synthetic polymers in the marine environment: a rapidly increasing, long-term threat. Environmental research, 108(2), 131-139.
  4. Bowermaster, J. (Ed.). (2010). Oceans: The Threats to Our Seas and What You Can Do to Turn the Tide. PublicAffairs.
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